Brexit : Conférence exceptionnelle de Bruno Colmant - SantéVet

 Vers un « soft » ou un « hard » Brexit ?

Le 21/09/2017 par l'agence SAVEREUX RP         Retour à la salle de Presse

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Bruno Colmant, économiste belge de renommée internationale

Bruno Colmant, économiste belge de renommée internationale
"Le Brexit est extrêmement grave sous l’angle politique et économique."

SantéVet, implanté en Belgique depuis 2015, a organisé lundi 18 septembre une conférence exceptionnelle de Bruno COLMANT, économiste, membre de l’Académie Royale de Belgique et Professeur à l’Université catholique de Louvain. Cet événement, sous le haut patronage de l’Ambassade de Belgique et de la délégation générale de Wallonie, a réuni 150 personnes dans l’auditorium de SantéVet à Lyon 7ème.

L’intervention de cet économiste, l’un des plus écoutés de la planète, portait sur le « Brexit, une opportunité continentale et belge ».

Un éclairage passionnant sur les conséquences du Brexit

Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 51,9% en faveur d'un Brexit (Britain exit), sortie historique de leur pays de l'Union européenne.
Le Brexit préoccupe aujourd’hui un grand nombre de chefs d’entreprise et d’investisseurs. Ses impacts sont encore flous et peu visibles.
Des interrogations demeurent autour de la libre circulation des marchandises et des personnes au Royaume-Uni, sur les droits de douane, sur l’éventuel rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande ou encore sur le sort des étudiants étrangers et sur le maintien des résidents européens au Royaume-Uni.

Pour Bruno Colmant, le Brexit est « extrêmement grave sous l’angle politique et économique. Ce vote démocratique va conduire à un certain isolationnisme. » Des premiers signaux économiques montrent déjà qu’il s’agit d’un « choc terrible » pour le Royaume-Uni : croissance en baisse, salaires bloqués, montée de 3% de l’inflation et perte de pouvoir d’achat pour les Britanniques.

Vers un « soft » ou un « hard » Brexit ?

Selon l’économiste, la question qui se pose désormais est de savoir si l’on va vers un « soft Brexit », comme le souhaite Theresa May, la Première ministre du Royaume-Uni, ou vers un « hard Brexit » voulu par Boris Johnson, le ministre des Affaires étrangères. Bruno Colmant envisage différents scénarios, du plus « doux » au plus « dur » :

Brestay : le Royaume-Uni reste finalement dans l’Union européenne. Juridiquement, rien n’empêche le Royaume-Uni de retirer sa demande de sortie

Modèle norvégien : le Royaume-Uni reste dans l’EEE (Espace économique européen) et devient membre de l’AELE (États membres de l'Association européenne de libre-échange)

Modèle suisse : cette option implique autant d’accords bilatéraux que d’accords sectoriels

Modèle canadien : simples accords bilatéraux de libre-échange

Modèle turc : accords d’association comprenant une union douanière

OMC : régime basé sur les règles de l’organisation mondiale du commerce, avec un cadre commercial minimal
Bruno Colmant penche davantage vers un scénario du type norvégien ou suisse.

Un « hard Brexit » lui semble de moins en moins probable car le Royaume-Uni devrait alors solder ses engagements envers l’Union européenne et cela lui couterait « entre 55 et 75 milliards d’euros », analyse l’économiste belge.
« Les Britanniques pourraient voter pour un non-paiement et une rupture totale. Ne pas aboutir à un accord dans les années à venir, d’ici 2019, serait dans tous les cas catastrophique ; or, les négociations semblent impossibles à conclure en deux ans. »

Cette première soirée inaugure un cycle de conférences de Bruno Colmant qui seront déclinées à New-York, Sydney ou encore Pékin en 2018.